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pratiquement possible ? Nous n’avons point à le décider ; mais, quand le gouvernement a concentré à Lille toutes les Facultés, il a fait une œuvre au moins aussi malaisée sans doute que d’appeler à Rennes, par l’institution progressive d’une Faculté de médecine et d’une Université, tous les étudiants en médecine de l’Ouest. Pour nous, dans l’intérêt du projet, nous désirons bien vivement qu’un accord puisse intervenir entre le gouvernement et la commission du Sénat.

Le second point de dissidence est moins grave, car l’existence même des Universités n’en est pas radicalement compromise ; il est important cependant. Le gouvernement proposait que les droits d’inscription et d’examen, sans les droits scolaires, fussent acquis aux Universités : elles en feraient recette. Bien entendu la subvention de l’État devait être diminuée d’autant. Cette combinaison avait l’avantage de constituer à chaque Université un commencement d’autonomie financière ; et, de plus, les Universités qui auraient attiré le plus grand nombre d’étudiants auraient eu besoin d’une moindre subvention gouvernementale. Au contraire, les centres d’enseignement sans action et sans clientèle auraient été manifestement onéreux pour l’État, et cette simple constatation de fait aurait peu à peu concentré tout l’intérêt des pouvoirs publics sur les Universités bien vivantes et bien organisées.