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vient de décider que tout candidat admissible une fois n’aurait plus ensuite qu’à subir les épreuves orales.

Je ne trouve pas que ce système soit excellent pour les études ni très équitable ; car, si un candidat admissible à l’écrit est refusé ensuite à l’examen oral, il y a des chances bien sérieuses pour que son succès à l’examen écrit soit accidentel, et on est en droit d’exiger de lui un nouvel effort et une nouvelle épreuve complète. Et puis, je suppose un candidat de rhétorique admissible en juillet et refusé en juillet et en novembre : il est obligé de recommencer sa rhétorique, mais, étant dispensé pour le mois de juillet suivant de l’examen écrit, il n’attachera plus aucun intérêt aux exercices écrits qui sont le fond de la classe de rhétorique ; il sera dans la classe comme s’il n’y était pas, ce qui est fâcheux pour lui et pour la classe.

Il n’y a là pour les jeunes gens qu’un bénéfice apparent, et, à mon sens, cette innovation leur est plutôt défavorable, car, s’ils ne sont plus stimulés par les nécessités de l’examen à faire sérieusement leurs devoirs, leur livret scolaire s’en ressentira et ils perdront ainsi pour l’épreuve orale qu’il leur reste à subir une partie de leurs chances.

De plus, il y a bien des candidats dont les compositions sont à la limite, ou plutôt un peu au-dessous de la limite ; il arrive cependant qu’on les déclare admissibles en disant : « Nous les reverrons à l’examen oral,