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bon livret apportait des points au candidat ; un mauvais livret ne lui en retirait pas.

Je crains qu’ici encore la rédaction très vague du conseil supérieur n’autorise des juges rigoureux à user d’un mauvais livret contre les candidats. Ce serait tout à fait fâcheux et inique, car il se peut qu’un jeune homme eût été pendant des années ou paresseux ou étourdi ou incapable, et que soudain il soit transformé par un sentiment plus vif du devoir ou de son intérêt, par une crise de conscience ou de santé ; faire peser sur lui indéfiniment ce passé mauvais dont il se dégage par un acte de volonté serait commettre une injustice ; ce serait aussi empocher tout relèvement et river les mauvais élèves à leur nullité ou à leur paresse ; il faut donc que le livret scolaire soit un ami et qu’il ne puisse jamais devenir un ennemi.

Parmi les réformes votées par le conseil supérieur, il y en a une qui est dès maintenant très populaire auprès des candidats et des familles : c’est celle qui déclare que l’admissibilité une fois obtenue est définitivement acquise au candidat. Jusqu’ici, lorsqu’un candidat admissible à l’écrit était refusé à l’examen oral, son admissibilité elle-même ne comptait plus ; il était obligé, s’il se représentait, de subir de nouveau les épreuves écrites, et il pouvait à un second examen n’être même pas admissible. Le conseil supérieur