Page:Jarry - Ubu enchaîné, 1900.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mère Ubu

Tu disais toujours qu’il ne savait point te porter.

Père Ubu

Parce qu’il ne mangeait rien, corne d’Ubu ! Mon boulet non plus, il est vrai : il ne dira rien si tu le voles, et je n’ai sur moi aucun livre des finances. Mais ça ne m’avance guère. C’est l’administration des galères turques qui me volera à ta place, Mère Ubu. Adieu, Mère Ubu : notre séparation manque vraiment de musique militaire.

Mère Ubu

Voici venir l’escorte des argousins avec leurs passe-poils jaunes.

Père Ubu

Contentons-nous donc de notre monotone cliquetis de ferraille. Adieu, Mère Ubu. Je me réjouirai bientôt au bruit des vagues et des rames ! Mon Geôlier veillera sur toi.

Mère Ubu

Adieu, Père Ubu ; si tu reviens chercher