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l’amour en visites

voilà butant contre des meubles, s’enfonçant dans des portières ; il étouffe dans des enlisements. Il lui devient presque impossible de marcher, mais il est joliment à son aise, par exemple : comme s’il nageait dans un bain tiède, à l’eau ennoblie d’une essence rare.

Encore des fleurs. Tout un arbre.

Il sent qu’on l’assied de force dans un fauteuil, à l’ombre de l’arbre. Sa tête penche, il veut se retenir au bord du bateau ; car, selon son orientation présente, il est certainement à bord d’une barque, par un gros temps.

Ses idées fixes de Breton le reprennent, il songe au sort des matelots dans les grandes marées d’équinoxe, qui recrachent les âmes sous la figure molle de lumineuses méduses.

« Ma foi, nous irons bien jusqu’en Chine de ce train… tiens ! voici justement des potiches du Japon. Ce grand carré blanc, c’est peut-être une banquise… un ours blanc ! Quelle sale bête, et dire que des femmes aiment à marcher là-dessus ! Heureusement que moi je suis sur un bateau. Ah ! ça sent le musc. Y aurait-il des alligators, à présent ? Le croco-