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l’amour en visites

nos mains artistes. Identifiés à notre Œuvre, plongeons-y jusqu’à nos genoux. Les flots de l’humide et du noir déferlent sur nos cnémides. Les vapeurs de l’abîme, brune tête de démon, s’élèvent. Mais d’en haut sur nous pleure joyeuse la lumière ; et dans notre ciel est un nimbe.


Scène II

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La sphère est la forme parfaite. Le soleil est l’astre parfait. En nous rien n’est si parfait que la tête, toujours vers le soleil levée, et tendant vers sa forme ; sinon l’œil, miroir de cet astre et semblable à lui.

La sphère est la forme des anges. À l’homme n’est donné que d’être ange incomplet. Plus parfait que le cylindre, moins parfait que la sphère, du Tonneau radie le corps hyperphysique. Nous, son isomorphe, sommes beau.

L’homme ébloui s’incline devant notre Beauté, reflet inconscient de notre âme de sage. Et tous doivent à nos genoux, respectueux, brûler l’encens. Mais des gnomes plongés dans des gouffres sans nom blasphèment notre Image, en souillant le symbole dans l’humide