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l’amour en visites
ma forteresse imprenable le paradis aux quatre fleuves, les femmes, les danses, et les fruits d’or et les musiques, et tout cela qui ressuscite malgré la famine de l’obsidion. Témoins ce Scythe Albain, qui voit à travers les murailles, et ce chrétien aveugle, qui ne voit point les murailles, je bois aux quatre fleuves et j’ai bu les quatre fleuves d’eau, de lait, de miel et de vin et le paradis et mon château d’Alamout.
(Il jette sa coupe le long de la montagne.)
alau
Tuez le vieux.
(Les Barons font irruption et obéissent.)
les deux astrologues
Alau, sire du Levant, et vous, barons :
le scythe albain
Il n’y a plus ni paradis ni château, le soleil et la lune sont éteints sur la double obeliscolychnie, les monts Riphées blanchissent et nous allons périr par la rigueur et la malice du froid des montagnes.
l’astrologue chrétien
Il n’y a jamais eu ni paradis ni château.
(La muraille croule, les pics de neige.)