Page:Jarry - L’Amour en visites, 1898.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
168
l’amour en visites

Ai-je envie de rire ou de pleurer ? Je me trouve bien seul. Je n’aurais pas dû venir ici. L’herbe est froide comme un linceul. Pourquoi s’entête-t-elle ? Je veux me moquer d’elle, chanter très fort… ainsi qu’on chante devant la mort !

(Il chante :)

Trois grenouilles passèrent le gué,
Ma mie Olaine,
Avec des aiguilles et un dé,
Du fil de laine.

C’est pour la robe du roi,
Ma mie Olaine,
Qu’elles feront avec le doigt
Et de la laine.

Voici qu’arrive le bourreau,
Ma mie Olaine,
Apportant un grand sarrau
De grosse laine.

— Coupez, cousez l’habit d’elbeuf,
Ma mie Olaine.
C’est plein de sang, mais c’est tout neuf
Et c’est en laine