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ET SON ÉGLISE.

tiez la sonnette au ruban sale : la porte s’ouvrait, et vous étiez dans le sanctuaire.

Quel sanctuaire, grand Dieu ! tout le ménage équivoque d’un garçon parisien : le rideau jadis blanc, le carreau froid et ciré, le buffet en noyer, les chaises en méchant acajou, la carafe d’eau jaunâtre, le briquet phosphorique sur la cheminée, et sur les murs, presque humides, des gravures d’un blanc pâle suivies de quatre lignes d’explication. C’était en ce lieu que se disait la sainte messe ! c’était là qu’on ployait les genoux à cette ridicule parodie ! Futiles Parisiens, qui vont un dimanche jouer avec les mystères, avec les croyances, avec les pompes de la religion de leur patrie ! ingrats Parisiens, qui parodient le culte sacré de leurs pères ! ingrats et injustes et absurdes, qui couvrent de cette humiliation la vieille foi, les vieilles mœurs, le vieux sacerdoce, les cheveux blancs des pontifes, et dix-huit siècles de croyance ! Or toute cette profanation se passait, comme je vous le dis, en pleine paix, en