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aux insectes, et à les placer fort au-dessous des fourmis et des abeilles, tandis que leur système nerveux, comme celui de tous les vertébrés, offre de nombreux caractères qui le rapprochent du système nerveux de l’homme. » De cette considération, Leuret conclut, à l’inverse de Gratiolet, « qu’il ne faut pas attribuer à la forme de la substance encéphalique une très-grande importance[1]. » Sans sortir de l’ordre des mammifères, il est très-difficile d’attribuer une valeur absolue à la forme cérébrale, car s’il est vrai que le singe a un type de cerveau tout à fait semblable à celui de l’homme, en revanche, nous dit Lyell, « l’intelligence extraordinaire du chien et de l’éléphant, quoique le type de leur cerveau s’éloigne tant de celui de l’homme, cette intelligence est là pour nous convaincre que nous sommes bien loin de comprendre la nature réelle des relations qui existent entre l’intelligence et la structure du cerveau »[2].

M. Lélut combat également la doctrine qui fait de la forme cérébrale la mesure et le signe de l’intelligence[3]. Il rapporte cette parole du vieil anato-

  1. Leuret, Anatomie comparée, t. I, ch. 1, p. 136 et p. 221.
  2. Lyell, Ancienneté de l’homme, chapitre dernier.
  3. Lélut, Physiologie de la pensée, t. I, ch. x, et t. II, Mémoire sur les rapports de la pensée et du cerveau.