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morales entre les hommes de génie, les fous et les idiots. On peut ramener sa démonstration aux quatre propositions suivantes :

1o Les hommes de génie sont sujets à des bizarreries, des excentricités, des distractions, qui ressemblent beaucoup à la folie et qui peuvent y conduire.

2o Les hommes de génie sont généralement de constitution maladive ; ils sont petits, rachitiques, bossus, boiteux, sourds, bègues ; ils meurent d’apoplexie, etc. Enfin, rien n’est plus faux que cet aphorisme Mens sana in corpore sano.

3o Il est prouvé qu’un grand nombre d’hommes supérieurs ont été hallucinés. Beaucoup sont devenus fous.

4o Lorsque les faits précédents ne se rencontrent pas dans la vie des hommes supérieurs, on les trouve ou on en retrouve de semblables dans la vie de leurs ascendants ou descendants. La parenté du génie et de l’idiotisme se prouve par la loi de l’hérédité qui les enchaîne presque toujours l’un à l’autre dans une même famille.

Avant de discuter ces quatre propositions, je ferai d’abord une observation préliminaire sur l’emploi de l’histoire et de la biographie en médecine. J’ose dire que c’est là une méthode tout à fait incertaine et qui ne peut donner que des résultats très-peu satisfaisants. On peut, sans doute, confir-