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les géorgiques chrétiennnes

De temps en temps l’un de ces anges touchait terre
Et buvait à la cruche une gorgée d’eau claire.

Sa joue était pareille à la rouge moitié
De la pomme qui est l’honneur du compotier.

Il reprenait son vol, et d’abord sa faucille.
Quelque autre alors foulait l’ombre qui fait des grilles.

Ou tous ils descendaient ensemble, ou bien encor
Ensemble reprenaient avec calme l’essor.

Chacun avait passé le bras à sa corbeille
Dont les tresses formaient comme un essaim d’abeilles.

Clarté fondue à la clarté, ces travailleurs
Récoltaient du froment la plus pure des fleurs.

Ils venaient visiter sur ce coin de la Terre
La beauté que Dieu donne à la vie ordinaire.