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ÉLÉGIE DIXIÈME


I


Quand mon cœur sera mort d’aimer : sur le penchant
du coteau où les renards font leurs terriers,
à l’endroit où l’on trouve des tulipes sauvages,
que deux jeunes gens aillent par quelque jour d’Été.
Qu’ils se reposent au pied du chêne, là où les vents,
toute l’année, font se pencher les herbes fines.
Quand mon cœur sera mort d’aimer : ô jeune fille
qui suivras ce jeune homme, essoufflée et charmante,
pense à mon âme qui, en proie aux noires luttes,