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Ta repoussas un contrevent sur les glycines.
Là, sur le mur, dormait la cloche au timbre mort
que l’on sonnait jadis du seuil de la cuisine.
Tu tiras lentement le fil de cette cloche,
et sa voix de douleur, lente à se faire entendre,
pleura comme un grand deuil dans l’âme de la chambre.

Que la paix sur l’âme de Célia repose.
Je cueillerai, au parc où elle fut, des roses,
des abutilons roux et des lilas terrestres.
Je les déposerai, pieux, au pied du tertre
où elle fut ensevelie un jour d’Octobre.
Que la paix sur l’âme de Célia repose.


1898.