Et que fais-je aujourd’hui, encore, que cela ?
Ce vent était celui qui passait sous ma porte.
Je viens te rechercher, car j’ai besoin de toi.
… Mais il faudra faire attention à tes paroles…
Ne bouge pas du vieux fauteuil du coin du feu,
trop grand pour toi et où, sans doute, tu fais luire
sur la tapisserie roide et ployée, l’aiguille.
Y a-t-il toujours, dans la grande cage, la veuve ?
Je ne te dirai rien. Laisse-moi seulement
moi-même m’étonner de t’avoir oubliée.
J’ai eu, depuis longtemps, comme une fièvre ardente.
J’ai besoin de ta douce et tendre gravité.
Ne me repousse pas. Cache au fond de toi-même
ce qu’il peut y avoir. Ne dis pas que tu m’aimes.
Continue, sévère et grave, à guider l’aiguille.
Puis, sur moi, lève les yeux, un moment, sans rien dire.