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qui sépare les êtres alors qu’ils sont unis :
le cœur de notre père a souffert jusqu’encore
d’avoir quitté le cœur de sa chère Mamore…

Et que mes filles se disent à mon lit de mort :
Nous ne savons ce qui est au delà du tombeau,
mais notre père meurt comme coule de l’eau
dans la belle clarté d’une forêt d’Automne…

Mon Dieu, faites que le jour de ma mort soit beau et pur,
que je prenne les mains de mes enfants dans les miennes
comme le bon laboureur des fables de La Fontaine,
et que je meure dans un grand calme eu cœur.