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nes, dont les vestemens même font reconnoître la pieté, et dont le port et la démarche sont une preuve ou du moins un indice de la sainteté de leurs actions. Sans doute les femmes devroient s’étudier à suivre exactement ce conseil de l’apôtre, et les hommes devroient faire leurs efforts pour le faire observer, puisqu’il n’est pas moins utile aux uns qu’aux autres. Cependant les femmes le violent sans scrupule, et les hommes le voient violer sans émotion.

VIII. Tachons du moins d’imiter le zéle de S. Jean Chrisostome, et si nous ne pouvons empescher ce déréglement, efforçons-nous avec luy, de faire connoître à ces femmes quelle est la grandeur de leur faute quand elles viennent dans l’Eglise avec des habits indécens, et si je l’ose dire, comme à demi-nues. Venez-vous dans la maison de Dieu comme au bal, leur dit ce grand homme, venez-vous dans le sanctuaire pour y faire des conquestes et pour y satisfaire votre sensualité ? Y venez-vous pour attaquer Dieu ou les hommes. Ne venez-vous dans ce lieu Saint que pour y étaler vôtre corps ? Faut-il y dresser votre lit ? Et ne songez vous pas que vous y serez portées dans un cercueil pour y servir de pâture aux vers. Et certes cette pompe, cette molosse, cette nudité