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mais vivant la double vie de son rêve où tous les raffinements de la torture lui semblaient le seul condiment possible de la volupté.

Le Marquis de Sade fut un perverti cérébral. Il est impossible de trouver la preuve d'un seul crime commis par lui. Il ne fut jamais fou, au sens vulgaire du mot, et son internement à Charenton, sous le prétexte officiellement invoqué d'aliénation mentale, fut, en réalité, dû à l'imprudente publication d'un violent pamphlet où plutôt d'un roman à clef dont Joséphine de Beauharnais était l'héroïne fort malmenée.

La perversion de cet homme reste, en tout cas, démontrée. Sa théorie du vice toujours récompensé et de la vertu toujours punie; sa définition du plaisir qui consiste pour lui, dans la sensation la plus forte qu'il soit possible d'éprouver, c'est-à-dire: la torture de l'être soumis aux caprices du débauché; ses paradoxes effarants sur la morale et la politique et, chose étrange, une curieuse prescience de la plupart des problèmes qui agitent l'opinion de nos jours, tout cela suffit pour faire de Sade l'un des plus magnifiques sujets qu'un psychologue puisse analyser.

Cette analyse, on la trouvera dans le livre du Docteur Jacobus, faite de main d'expert et d'une façon définitive.

La physionomie la plus énigmatique et la plus troublante du XVIIIe siècle est désormais fixée.