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— Il ne vous reste plus, répéta-t-il, que le choix de la mort, et je veux vous l’offrir.

Raphel, alors, se leva et répliqua fièrement : «Sire Fabrice, je ne suis plus l’écuyer de Puymaure ; je suis chevalier du Saint-Empire. C’est en champ clos qu’il convient de vider notre querelle, »

— Un loyal chevalier, répartit Fabrice, n’emprunte pas la robe d’un moine fourbe. Je ne connais de toi que le traître qui m’a ravi l’honneur. Il me faut ton sang, celui de la femme qui a souillé mon lit, et celui du bâtard, le fruit de votre crime.

— Mon enfant ! s’écria Sibylle éperdue en serrant son fils dans ses bras.

—Quoi ! fil Raphel, tu n’épargnerais point ce pauvre innocent !

— Et Loi, tu veux que j’élève ton bâtard ?

— Que mon sang rachète ma vie. Frappe !

— C’est affaire à mon bourreau. Je souillerais ma dague !

— Voici mon poignard, dit Raphel eu tirant l’arme cachée sous sa robe.

— Donne le donc à Sibylle.

— Je suis prêt à m’en frapper, mais fais donc grâce à cette femme et à son enfant !

— Donne ton poignard à Sibylle, te dis-je, insista Fabrice, qui saisissait l’idée d’une vengeance neuve et atroce. Donne-le lui qu’elle te frappe, et je lui fais grâce de la vie ainsi qu’à ton bâtard.

A l’éclair de haine et de cruauté qui brillait dans les yeux de Fabrice, Raphel vit qu’il parlait sérieusement.

— Jure Dieu que tu tiendras ta promesse ! s’écria-t-il !

— Je le jure sur mon salut éternel, s’écria Fabrice. Celui de vous deux qui tuera l’autre, aura la vie sauve et pourra s’en aller avec l’enfant.

Alors Raphel, le visage éclairé d’une joie sublime, tombant à genoux devant Sibylle, découvrit d’une main sa poitrine et