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(6 avril) à l'église Santa Chiara à Avignon, Laure était la fille du Chevalier Audibert de Noves et la femme du puissant et féal noble Hugues de Sade, l’ancètre du marquis. Ainsi une bizarrerie de la nature fait descendre un homme qui dans l’amour n’a vu que le côté purement bestial, d’une femme pour laquelle le divin Pétrarque a éprouvé l’amour le plus pur et le plus ardent, et qui acceptant cet amour platonique du poète, s’est toujours conduite en chaste épouse et en honnête femme.

Dans toutes les bonnes et mauvaises heures de la maison de De Sade, Laure en est restée l'ange tutélaire et a fait l'objet constant d'une vénération dévouée, partagée avec Pétrarque. D’après Jules Janin, c’était la Dame Blanche de la maison de Sade, sa gloire et sa fierté.

Tous les descendants de cette noble famille de Provence, ne cessaient de tourner passionnément leurs regards vers la vallée du Vaucluse, pleine de calme et de soleil, jadis chantée par les sublimes stances du poête. Gloire et honneur éternel au divin Pétrarque ! Le Marquis de Sade lui-méme pour qui rien n'était sacré, dans son plus horrible roman (Juliette) s'incline devant celui de qui est sortie la gloire de sa maison « l’illustre chanteur de Vaucluse » !

Comment en un plomb vif, l’or pur s’est-il changé ?

C’est ce qui nous reste à étudier.

Fabrice de Sade — Hugues de Sade eut de la belle Laure un fils unique, Fabrice. Il mourut pendant que ce fils était encore jeune et ne put pourvoir à son éducation. Sa mère férue d'amour pour Pétrarque n'eut jamais d'affection pour cet enfant qui lui rappelait trop un vieux mari épousé pour sa fortune et sa position. Si le vieil Hugues avait eu le corps de la femme, l'amoureux Pétrarque en avait captivé le coeur.

Croissant en liberté comme un sauvageon dans une forêt,