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condition que la Nature et le Tempérament soient deux entités abstraites, indépendantes l'une de l'autre et que leurs rapports soient de même ordre ou analogiquement complémentaires. Nécessairement ces rapports sont de deux sortes : 1° de la nature au tempérament; 2° du tempérament à la nature, et ainsi ils sont d’abord consécutifs et ensuite réciproques. Or, à cause du positivisme selon quoi procède l'évolution intelligente du siècle on croit, d’après un panthéisme qu'expriment des hypothèses scientifiques, que la Nature est la résultante phénoménique de lois qui la régissent et maintiennent dépendants les uns des autres non seulement les créatures, mais encore les organes qui les composent, Ainsi la Nature est déjà l'éternelle et immense synthèse des résultats multiformes dérivés de ce principe unique et indéfinissable, la Matière, par le moyen d'un ensemble de lois qui se compliquent et s'enchevêtrent pour constituer son pouvoir créationnel, qu'on appelle scientifiquement : déterminisime, Pour l'auteur qui adopte comme base de sa philosophie cette vérité scientifiquement rationnelle, le déterminisme de l'intelligence et de la passionnalité aura pour raison d’être la composition matérielle de son être physiologique.

Aussi Emile Zola, acceptant les théories de Claude Bernard et les transposant de la science à la littérature, écrira, pour définir la conception méthodique de son œuvre : « Ainsi donc, nous (les romanciers) nous appuyons sur la physiologie pour continuer la solution du problème et résoudre scientifiquement la question de savoir comment se comportent les hommes dès qu'ils sont en société (1). »

La société est un phénomène naturel, une conséquence directe et absolue de l'existence de l’homme qui en est le principe matériel, et quelles que soient les affinités qui font s’agglomérer telles et telles races pour former un peuple à qui des lois particulièrement seront utiles à cause de ses mœurs, quelle que soit la personnalité de ce peuple et son rôle dans l'humanité, l'individu seul importe parce qu'il est l'infiniment petit, cause fondamentale de cet infiniment grand et que : « la science expéri-

(1) Le Roman expérimental.