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Uzanne. Nous avons d'abord la bonne fortune de posséder un éditeur érudit, véritable continuateur du tant regretté Liseux, et qui n'hésite pas à publier un ouvrage dont le sujet a rapport aussi bien à la science médicale qu'à la littérature. Après nos travaux sur l'Ethnologie du sens génital, les abus, crimes, aberrations et perversions de l'amour et la physiologie et psychologie de l'amour, il nous a paru intéressant d'étudier au point de vue tant physiologique que psychique les œuvres de l'apôtre matérialiste du coït anti-physique, de l'homme qui ne voit dans l'amour que la passion bestiale assouvie au milieu des plus affreuses tortures infligées à la victime. De Sade a eu le triste privilège de faire dénommer sadisme cet amalgame de luxure et de cruauté, vocable qu'oublia Littré, mais qu'ont adopté les écrivains modernes.

Etait-ce un fieffé scélérat ou un fou monstrueusement érotique ? Ni l'un ni l’autre. Un de nos plus éminents confrères, le sagace autant que sincère docteur Cabanès, | s'exprime ainsi dans sa plaquette La Prétendue Folie du Marquis de Sade . « On n'écrira pas de longtemps l'histoire vraie du Marquis de Sade. Outre que la pénurie de documents rend la tâche déjà malaisée, celle-ci est rendue plus difficile encore par l’extrème rareté des œuvres attribuées à cet étrange et fatal personnage. Mais en attendant que soit composée la biographie définitive, chacun peut apporter sa contribution, si modeste soit-elle. »

Le docteur Cabanès conclut en disant que de Sade