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LES SENSATIONS DE SURFACES

dans lequel il n’y a pas de mouvement, aucun élément élastique, aucun changement géométrique, qui correspondrait fatalement à un changement rythmique ne peut se développer. Il n’y a en somme qu’un seul élément, une fraction uniforme, qui ne peut être influencé que par l’accroissement du nombre, car la fraction change de valeur en proportion du nombre total auquel elle se rattache.

D’autre part, nous voyons que dans le mouvement artistique, c’est précisément de l’élément élastique que se dégage le stimulant cérébral le plus intense à partir du moment où il devient mesurable pour la pensée.

Pourquoi la pensée mesure-t-elle d’abord si mal et ensuite si bien ?

C’est parce qu’elle ne peut mesurer que par le changement et, pour cette raison, elle ne peut circuler dans les mouvements que s’ils contiennent des changements qu’on pourrait assimiler au caractère rythmique des oscillations pendulaires.

Une image circulaire des oscillations pendulaires.

Si, en appelant à son secours l’imagination, on se représente non seulement un seul, mais des milliers de balancements pendulaires, partant tous d’un même point d’attache, mais situés dans des plans verticaux différents, ils pourraient se confondre à leur point d’attache et former une circonférence à leurs extrémités opposées.

En partant de cette circonférence on pourrait, en imagination, tracer des milliers de circonférences qui lui seraient concentriques, allant en se rétrécissant