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LA CÉRÉBRALITÉ DES MOUVEMENTS

les influences diverses mises en jeu dans le mécanisme artistique qui nous force à envisager séparément l’attitude et le mouvement, car ils forment en réalité une unité inséparable.

L’influence de l’action cérébrale sur l’élimination du poids.

Le pianiste doit avoir la sensation d’extraire, de tirer le son de l’instrument et non pas de le produire par le poids de ses pressions.

Cette sensation d’un poids qui réagit contre une surface résistante correspondrait plutôt à l’idée de faire rentrer le son dans l’instrument. C’est du reste l’effet négatif réel que produisent les pianistes qui dépensent un poids réel, un poids non pondéré dans l’exécution de leurs mouvements.

Pour une double raison, on doit éviter de transmettre le poids à la touche :

1o Parce que le poids non pondéré produit, comme nous venons de le dire, un résultat négatif sur la sonorité ;

2o Parce que c’est le cerveau qui doit dépenser la force qui correspond à ce poids, et il doit la dépenser précisément de façon à ce que le poids soit éliminé du mouvement.

Ainsi, si j’abaisse le doigt avec une vitesse maxima sans avoir une représentation quelconque d’un mouvement fait en sens inverse, ma pression transmet à la touche un poids non pondéré, un poids direct.

Si, pendant que j’exécute le même mouvement d’abaissement, je me représente simultanément un