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CHAPITRE III

L’UNITÉ DES PHÉNOMÈNES CÉRÉBRAUX DANS L’ESTHÉTIQUE


Les principes esthétiques invariables.

On peut admettre en principe que plus il y a de pensée dans un art, qu’il relève des couleurs, des pierres ou des sons, plus cet art est grand.

On voit, par les définitions précédentes, que le clavier s’adapte admirablement à l’éducation de la pensée, même dans l’étude élémentaire des mouvements, si, grâce à sa division en trois directions distinctes, on oriente la pensée de manière à obtenir un équilibre constant entre les fonctions mentales et les fonctions manuelles.

Cet équilibre est, en somme, une conséquence de la complexité de la pensée ; aussitôt que celle-ci peut être orientée simultanément vers différentes directions sans perdre l’équilibre, les mouvements paraissent simples et faciles. L’accroissement de l’intensité de la pensée, de l’intensité des représentations mentales devant toujours correspondre à la facilité croissante avec laquelle on exécute les mouvements, la pensée semble devenir peu à peu le corps dont le mouvement n’est que l’ombre.

Comment cette faculté d’unir la plus grande dé-