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L’ÉDUCATION DE LA PENSÉE ET LE MOUVEMENT

moins contraires, en un seul mouvement circulaire comprenant trois phases :

1re phase : Abaissement pendant lequel le doigt est graduellement allongé.

2e phase : Glissé pendant lequel le doigt est graduellement fléchi.

3e phase : Relèvement pendant lequel le doigt est graduellement remis en demi-flexion, c’est-à-dire dans sa position initiale.

Courbes tracées au-dessus du clavier (mouvements qui restent sous le contrôle continu de la pensée). — Si la pesanteur doit être éliminée de l’abaissement du doigt, elle doit l’être à plus forte raison de l’abaissement du bras chaque fois que la main est maintenue, avant l’attaque, à une certaine hauteur au-dessus du clavier.

C’est encore à la pensée que revient la tâche de rendre légers tous les mouvements du bras :

1o En transformant une partie du poids qui se transmettait à la touche par le ralentissement graduel communiqué à l’abaissement du bras comme si celui-ci était retenu en l’air par une attraction opposée à celle qui le fait tomber ;

2o En transformant le toucher fixe en un toucher mouvant et élastique ;

3o En transformant, pendant la période de relèvement, la sensation de pesanteur du bras au moyen d’une accélération graduelle du mouvement, comme si le bras, malgré sa pesanteur, se sentait attiré en l’air.

Mais ce mécanisme de la pensée doit se dérouler à la fois dans l’espace et dans le temps.