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TOUCHER SPHÉRIQUE ET TOUCHER CONTRAIRE

ment pas superposables quant aux mots tracés), que l’appui interposé entre mes deux mains disparaissait sous l’influence des signes non divisibles tracés par les deux plumes, c’est que dans ces conditions tous les sens au moyen desquels nous orientons nos actions manuelles n’en forment qu’un seul, dont la compréhension nous reste cachée.

Évidemment, on ne peut arriver à cette superposition visuelle intense de ce que nous appelons deux images inverses, sans attribuer à la sensibilité, à la pensée et au regard des forces qu’on ne leur connaissait pas, forces qui semblent en quelque sorte seulement appelées à nous révéler la véritable sensibilité, la véritable pensée, le véritable regard.


La pénétration des pressions en sens inverse et la superposition parallèle des représentations visuelles.

J’ai constaté que sous l’influence de cette position complémentaire où à travers une planchette interposée, les pressions s’exercent vers en haut avec les doigts gauches, vers en bas avec les doigts droits, mes sensations tactiles se pénètrent de façon à ce que l’image linéaire de chaque doigt fait apparaître dans ma pensée plus nettement l’image linéaire du doigt correspondant de l’autre main. Cette concordance est en rapport avec l’unification qui se fait dans les sensations tactiles doubles, dans la vue double, dans la pensée double. Dans cette action complémentaire les deux hémisphères cérébraux semblent déployer une force égale, leurs activités semblent se pénétrer comme les pressions des deux