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LE TOUCHER MUSICAL.

principe, ralentir leurs mouvements à mesure qu’ils s’écartent, et les accélérer à mesure qu’ils se rapprochent, afin d’établir à leur tour les rapports des oscillations rythmiques dans l’espace qu’ils parcourent.

Ce que doivent être ces rapports n’est déterminable que pour ceux dont l’oreille est assez affinée pour saisir les différences auditives infimes qu’ils provoquent dans l’interprétation musicale.

Contradiction entre le rythme dans l’art du chef d’orchestre et la mesure uniforme de l’écriture musicale.

On peut considérer la tradition acquise dans la façon de diriger les mesures à quatre temps, à trois temps, à deux temps, comme une adaptation intuitive des différences rythmiques acquises dans les mouvements par la modification de leur orientation.

Car un chef d’orchestre, et cela même lorsqu’il veut faire chacun de ses mouvements d’orientations différentes, avec une vitesse maxima, fait en réalité pour une mesure à quatre temps, le mouvement le plus rapide au premier temps de la mesure, il amoindrit ensuite involontairement la vitesse de ses mouvements du deuxième temps, orienté à gauche, au troisième, orienté à droite, jusqu’au quatrième, orienté en haut.

Ces rapports contiennent, par le caractère de leur orientation, ceux que nous avons établis par la quadruple orientation des traits[1] en relation avec quatre

  1. L’orientation descendante et ascendante de la mesure du