Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reusement le Canadien Francis, déjà revenu de sa surprise.

— Oui.

— Où est-elle ?

— Prisonnière de bandits.

— De bandits ?

En phrases hachées, rapides, le jeune homme mit les nouveaux venus au courant de ses aventures, depuis le moment où il les avait quittés. Cette fois, il ne leur cacha rien. L’heure du secret était passée.

Avec stupeur ils écoutaient.

La catastrophe de la Martinique, la découverte de l’air liquide, l’arme terrible dont Olivio avait fait un instrument de meurtre et de domination, tout cela passait devant leurs yeux comme un récit féerique, comme une incursion dans le domaine de l’impossible. Les chasseurs, Marius, plus ignorants des merveilles de la science, n’étaient pas éloignés de considérer le señor Olivio comme un de ces magiciens sataniques dont les conteurs peuplent les veillées canadiennes ou texiennes.

Scipion seul conservait son sang-froid. Quand l’ingénieur eut achevé, il demanda tranquillement :

— Si j’ai bien compris, mon bon, le nommé Olivio désire arracher à la bravounette Stella le secret du trésor du temple Incatl.

— Hélas !

— Parfait ! Si la mignonne, elle était défunte, bien sûr qu’elle ne parlerait pas.

— Naturellement, grommela Francis en haussant les épaules.

Massiliague le regarda fixement :

— Je te vois venir, mon pitchoun ; tu te dis : le fils de Marseille, il est stupide comme un oursin ; quand on est mort, on ne bavarde pas, c’est connu. À quoi bon remuer sa longue pour essprimer cela ? Je vais te l’apprendre, ma caille.

Et souriant :

— Stella, Ydna n’ont rien à craindre d’Olivio, puisqu’il a besoin qu’elles vivent.

— C’est vrai, s’écrièrent les assistants réconfortés par la tranquille assurance du Provençal.