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— L’exemple de ses devanciers n’est pourtant pas encourageant.

Mais le général Dantun éleva la voix :

— Enfin, il ne court aucun danger, nous affirmez-vous.

— Je pense, général, répliqua le chef de la Sûreté, que la décision irrévocable de Mlle de Armencita, décision qu’elle m’a confirmée elle-même, va mettre Anoru à l’abri de la fâcheuse influence qui s’est appesantie sur ses prédécesseurs.

— Tant mieux. Alors, vous inclinez à croire…

— Que des misérables veulent empêcher le mariage de cette Jeune fille.

— Pour quelle raison ?

— Voilà ce que j’ignore. L’étrangeté de cette affaire vient de ce que je n’ai pas le moindre fil conducteur. Si le mobile m’était connu, tout le reste deviendrait clair.

— C’est Juste. Mais alors, le capitaine ne me parait pas aussi en sûreté que vous le disiez.

Et comme tous l’interrogeaient du regard, le général continua :

— Sans doute ! Comme nous tous, vous en êtes réduit aux suppositions. Vous supposez que l’on s’oppose au mariage de Mlle Linérès ; vous supposez qu’en décidant de ne point convoler en justes noces, elle fait disparaître le danger… Mais vous n’en êtes pas sûr.

M. Lerenaud approuva de la tête.

— Aussi, fit-il, ai-je procédé comme si l’hypothèse était fausse.

— C’est-à-dire… ?

— … Que j’ai attaché à la personne du capitaine quelques gaillards résolus, dont les yeux sont des plus clairvoyants, de sorte que le malheur ne puisse approcher de lui, sans être aussitôt mensuré, identifié et pris.

— Bravo !

Les reporters, d’abord atterrés, écoutaient maintenant avec intérêt.

Ils entrevoyaient vaguement la possibilité de nouvelles sensationnelles.

— Alors, dit l’un d’eux, le capitaine est étroitement surveillé ?

— Je suis tenu au courant, heure par heure, de ses faits et gestes…

— Bon, grommela Morand, voilà qui est agréable…