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Lerenaud l’a piloté et introduit au ministère de la Guerre.

— À cause de quoi ?

— C’est vrai ! J’oubliais… Cet Américain, un nommé Allan, professeur sportif à l’École militaire de West-Point, aux États-Unis, a imaginé un dispositif de parleur et de receveur pour sans fil, tel que les instruments accordés au préalable, peuvent seuls entrer en communication. Tu conçois l’avantage. Avec les appareils actuels, on n’est jamais certain que les télégrammes ne sont pas surpris par des cohéreurs ennemis. Avec celui-ci au contraire, s’il mérite les éloges que l’on en fait, cette crainte disparaît, et cependant le récepteur conserve la propriété d’enregistrer toute dépêche émanant d’autres postes expéditeurs non accordés.

— Diable ! C’est intéressant.

— Le ministre de la Guerre l’a pensé… À neuf heures, entre Paris et Brest, Paris et Toulouse, Paris et Verdun, Paris et le Havre, des observateurs de sans fil seront aux écoutes dans les divers postes établis.

— Et ?

— Certains seulement sont munis de récepteurs accordés.

— Si les autres n’enregistrent rien…

— L’expérience sera concluante, et l’invention de M. Allan sera vraisemblablement adoptée pour les communications sans fil en France.

— Grosse affaire.

— Bonne affaire, mon cher. Car cet Allan est un inventeur désintéressé. Il donne son système au gouvernement français, comme il l’a donné aux États-Unis. C’est un inventeur qui cherche avant tout à marquer ses sympathies.

Les promeneurs atteignaient le Champ-de-Mars.

Ils se dirigèrent vers celui des quatre piédestaux de la tour Eiffel affecté au service ordinaire de l’ascenseur.

Déjà plusieurs personnes s’y trouvaient assemblées. C’étaient : le général Dantun, chef des services de télégraphie militaire, quelques officiers supérieurs, deux journalistes appartenant à des quotidiens importants.

Morand échangea des poignées de main. Les paroles de bienvenue rappelèrent à Chazelet que son ami était cousin du ministre, et il ne s’étonna plus