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— El Dieblo est un guerrier sage au conseil. Il ne prononce pas les paroles que la réflexion ne lui a pas démontrées utiles.

— Alors, que proposes-tu ?

— Il faut que l’or promis à Jemkins lui soit versé le plus tôt possible.

— Les premiers termes lui peuvent être remis dès demain.

— Et l’engagement, quoi qu’il en arrive, serait pris pour les autres ?

— Oui.

— En ce cas, le contrat sera signé sous huit jours, le mariage célébré le lendemain.

— Vrai !

Une joie débordante illumina les traits de la jeune femme.

— N’avez-vous pas vu que mon pouvoir magique a décidé les fiancés à se laisser présenter au Mexicain Porfirio Raëz ?

— Si… Je n’ai pas compris même…

— Le secret des sages n’a pas besoin d’être compris… La jeune fille sera reconnue héritière dès demain, ou tout au moins au jour du contrat, à moins que…

— À moins que ?… répéta Rouge-Fleur secouée par un frisson d’inquiétude.

— À moins que l’une des femmes qui la présenteront, l’une de ses mères, ne formule une opposition.

La Chinoise respira.

— Oh ! pas de danger de ce côté.

— En êtes-vous certaine ?

Mme de Armencita s’est trop compromise pour reculer.

— Celle-là, je l’admets ; mais l’autre, l’autre ?

— Elle est hors d’état de nuire. Les propos d’une démente ne sauraient influencer don Porfirio Raëz. Elle ne continua pas. El Dieblo secouait pensivement la tête.

— Quel obstacle prévois-tu encore ? questionna la jeune femme d’une voix anxieuse.

— El Dieblo ne prévoit rien, mais il voudrait pouvoir assurer le succès à Frey Jemkins.

— Eh bien, qui t’en empêche ?

— Le sorcier rouge n’affirme que ce qu’il croit réellement. Il n’a point la langue menteuse. Ses yeux seuls le conduisent à la certitude, et ses yeux n’ont point vu la folle