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phique disposé dans un angle du salon attira son attention.

Qui pouvait lui télégraphier à ce moment ? Ses petits alliés de San-Francisco seuls savaient où il se trouvait. C’était donc l’un d’eux.

La bande mobile se déroula un moment, puis les taquets demeurèrent immobiles. Allan coupa la bande et la considéra attentivement.

— Oh ! murmura-t-il, c’est le chiffre du carnet de Van Reek.

En effet, sur le papier, s’alignaient les signes suivants :

« — 4 — 819 — 12. — 7 — 10539112. — 7 — 59 — 6.
1 — 6 — 65 — 12 — 69 — 11 — 12. »

Mais il avait la clef de cette écriture chiffrée, aussi lut-il sans hésiter :

« Train spécial suit. Attention. »

— Van Reek, est avisé que l’on est à sa poursuite, s’écria le jeune homme. C’est l’avis d’un de ses agents, sans doute.

Durant quelques minutes, il demeura immobile, comme absorbé par ses réflexions, puis il haussa brusquement les épaules :

— Après tout, qu’importe ! Grey Assford est méconnaissable. Là-bas, il aura son escorte, moi, j’aurai les lads prévenus par Tril… Laissons courir.

Et il se jeta sur le siège capitonné qu’il avait quitté un instant plus tôt.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Cependant, Van Reek ressentait, à vingt kilomètres en avant, une émotion violente. Lui aussi venait de lire la dépêche laconique et sa lecture déterminait un accès de rage d’autant plus violent, qu’étant seul dans son wagon-salon, il pouvait s’y abandonner en toute liberté.

— La peste de l’idiot ! grondait-il. Train spécial suit. Attention ! Attention à quoi, à qui ? Ce stupide individu ne pouvait-il inscrire un nom, une indication qui me mit sur la voie ?

La question amena la pâleur à ses joues.

— La police, fit-il enfin, d’une voix sourde.

Et les lèvres blêmies, les dents serrées, il gronda :

— Parbleu, oui ! La police que le ciel confonde ! Ce brave Jehann n’a pas cru devoir insister. Oui,