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alors que tout repose à Frisco, était attentif et éveillé auprès du récepteur Airnalt.

Avec la rapidité de l’éclair, le professeur devine le fait important.

— Une communication ? dit-il.

— Oui. Le jeune homme regarde le papier que son interlocuteur lui remet.

Plusieurs lignes. Va-t-il connaître la prison de Lilian ? Et il lit, son cœur frappant à grands coups les parois :

« Il fait froid à Chicago, mais le soleil réchauffe Frisco », a dit le Belge.

« Le soleil est un brave boy ; mais la lune n’est point méprisable », a-t-on répondu.

Sans hésiter, le jeune homme s’explique ces phrases.

— Sans doute, des paroles de reconnaissance convenues.

Et il poursuit, prononçant à mi-voix le dialogue surpris :

— Allô ! allô ! C’est moi, Van Reek.

— Cela ne fait pas ombre d’hésitation… Votre voix est reconnaissable comme un clairon.

— Clairon si vous voulez ; j’attends vos ordres, vous savez.

— Vous n’attendrez pas longtemps. Au plus tôt, partez pour San-Diego. On vous y attendra pour vous guider vers ma résidence. Défiez-vous de tout, ne téléphonez plus, ce serait inutile.

Un instant, Jud demeura pensif. La communication lui apprenait le point où des affiliés attendraient Van Reek. Au matin, Jud se rendra à la gare du Southern Pacific Railroad, tête de ligne qui prolonge la côte du Pacifique de San-Francisco à la frontière mexicaine. Il attendrait Van Reek au débarqué, et le guide du criminel conduirait aussi le justicier.

Sur ce, avec la tranquillité des hommes d’action, Jud s’endormit.

Il goûta longuement les douceurs du repos, car il faisait grand jour quand une voix haletante, des secousses répétées le rappelèrent au sentiment.

On criait à son oreille, on le bousculait avec acharnement.

Tril était auprès du lit, clamant avec de grands gestes :

— Van Reek quitte Frisco en ce moment !

D’un coup, Jud fut debout.