Page:Ivoi - Jud Allan, roi des gamins.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pour Frisco ! s’exclama Jud… terrasse, dalle, seraient donc là ? Quel train pourrons-nous prendre pour les suivre ?

— Le premier à voitures directes part à quatre heures du soir.

Ce disant, la petite passait à son interlocuteur un feuillet d’indicateur.

Jud y jeta les yeux, puis, doucement :

— Rendez-vous à trois heures quarante-cinq à la gare. Trois tickets pulmann[1] pour Frisco. As-tu de l’argent ?

— Oh ! la réserve du syndicat est loin d’être épuisée.

Alors, à tantôt, chère petite mignonne !

Et Allan se remit en marche.

— Tril, dit-il, cours au télégraph-office ; adresse une dépêche, chiffre des lads, au syndicat de San-Francisco.

— Pour leur dire ?…

— De découvrir Vaning, Airnalt, la terrasse et la dalle dont parle la note du carnet ; puis, charger une équipe de lads des exploitations électriques d’accorder un récepteur identique à celui de notre adversaire au syndicat, même. Que l’on monte la garde auprès de l’appareil, afin de noter la moindre communication. Il faut à Van Reek, comme à nous-mêmes, environ six jours pour effectuer le parcours New-York-Frisco. Tout doit être prêt lors de son arrivée.

Son jeune compagnon lui saisit la main, la porta à ses lèvres, murmura avec une expression impossible à rendre :

— Les lads feront tout pour que leur roi soit content d’eux.

Et, à toutes jambes, il s’élança dans une rue transversale, au bout de laquelle se distinguait le réseau compliqué de fils d’un bureau télégraphique.

À quatre heures moins un quart, Allan se rencontrait avec Tril et Suzan, cette dernière chargée du fantasque zaïmziri Zinka, sur les quais de la gare monumentale du Great Trunk, littéralement du Grand Tronc, la formule abrégée sous laquelle les Américains désignent la voie ferrée qui traverse de part en part les États-Unis, de l’Atlantique au Pacifique.

  1. Les voitures pulmann sont des véhicules à couchettes mobiles.