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personnelle. Nul ne bouge. Chacun ose à peine respirer.

Son accent s’élève. La confiance est maintenant en lui.

— Pour la dernière fois, d’ici à bien longtemps peut-être, je puis me montrer sous ma figure véritable. Car je suis proscrit, traqué par les ennemis tout puissants que je vous ai désignés. Je succomberai, Lilian périra, si vous ne nous donnez assistance.

C’est comme un souffle de tempête que soulève cette dernière phrase.

— Commande, roi, commande, clament tous les assistants. Mort au Crâne, mort à Frey Jemkins !

— Non, répond-il. Il faut qu’il avoue ses crimes, pour que la victime rentre en possession des biens de ses ancêtres ; pour que vous ayez une… reine capable de vous récompenser.

Et il dit ses projets. Il distribue les rôles.

— Vous, les scribes des syndicats, envoyez des courriers à toutes les agences, à toutes les filiales de l’Union, afin que partout où ils paraîtront, Frey Jemkins et les siens soient suivis, épiés, signalés.

Ceux qu’il a désignés s’inclinent.

— Qu’un groupe surveille l’hôtel de Pensylvania Avenue à dater de demain, rien de ce qui s’y passera ne nous doit être ignoré.

Toutes les voix implorent la faveur de travailler au succès.

— Chers enfants, fait-il, tous vous aurez votre part au dévouement. Mais pour la demeure de Jemkins, il importe de choisir ceux d’entre vous dont la présence ne saurait sembler anormale ; ainsi le jeune commissionnaire de la Bibliothèque du Congrès…

— Hourra, riposta un gamin de seize ans, le commissionnaire, c’est moi, Lothils !

— Lothils donc. Puis Annie et Gilda, qui vont en journée pour le compte des domestiques.

— Nous sommes ici, nous voici, crient joyeusement les fillettes.

— Puis les marchands de journaux des environs, les porteurs de dépêches, les trois bouquetières de Pensylvania Avenue.

— Si tu le veux, Roi, je réglerai cela, et je centraliserai tous les renseignements pour le syndicat.

C’est Lothils, le petit commissionnaire de la Bibliothèque, qui énonce cette proposition. Jud accepte et reprend :