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d’une encablure l’île Cerros et stoppa bientôt entre elle et le rivage rocheux de la baie Sébastian Vizcaïno.

Une heure plus tard, une chaloupe était signalée venant de terre.

Sans nul doute, c’était le Crâne qui la conduisait. Il venait prendre ses complices, et parmi les criminels se trouvait un gamin prêt à donner sa vie pour jouer le rôle de sauveur.

Bien vite, Jud descendit à sa cabine, s’arma d’un poignard qu’il avait pu dérober durant son séjour à bord, et le glissa dans sa poche.

Puis, prêt à toute éventualité, il songe à remonter sur le pont.

Mais qu’est-ce donc ? La porte de sa cabine résiste à sa poussée impatiente.

Il essaie encore d’ouvrir. Effort inutile. Le gamin pâlit. Qui donc, depuis qu’il est entré dans l’étroite pièce, a fermé à clef ?

On ne se défie pas de lui ; il est certain. Alors, c’est peut-être une niche de Foorberg ou de van Reek.

— Parbleu ! nous allons bien voir.

Ce disant, Jud se met à crier, à frapper l’obstacle à coups redoublés. Une voix l’appelle du dehors. Le vacarme a donc attiré du monde. On va le délivrer, car il a reconnu l’organe de Jetty.

Et brusquement il demeure stupide, atterré par ce qu’il entend.

— Ne vous fâchez pas, cher vieux garçon… Le Crâne, qui est prudent comme un grand chef, veut attendre encore avant de vous confier ses secrets.

— Quoi… Vous allez partir sans moi ?

— Nous reviendrons demain. Vous avez le meilleur lot ; ceux qui reposent ont plus de chance que ceux qui fatiguent.

Et le silence se fit.

CHAPITRE XIII

LE SERMENT DU CHEVALIER VAGABOND


Ici, Grace fit entendre une exclamation de surprise :

— Une note singulière.

— Une note ? balbutia Lilian.

— Vois… En petite ronde, je lis ceci : « Jud Allan