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Un temps quand, écolière, aux jours de grand congé,
J’ai voulu m’éloigner des autres jeunes filles,
Et sur les sables fins j’ai dormi, j’ai songé
À vos mystères flots, atomes et coquilles !

Temps rose, mauve, roux comme les papillons,
Temps qui pleurait, riait, souvenances jolies,
Verdure des matins et des soirs, doux sillons,
Rêve qui sur mon cœur blotti tu te replies !

Antoura ! c’est bien toi le souvenir aimé,
Toi le temps de jadis, fleurettes immortelles,
Toi la verdure tendre et le bois parfumé,
Toi le rire charmant et les heures trop belles…

… Tes nuits, tes nuits surtout m’ont éveillé le cœur,
Antoura, village humble et nid inoubliable ;
Tes soirs furent mon bien, l’obscurité ma sœur,
Fière et profonde sœur de mon âme insondable…