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la quantité de matiere par les mots de corps ou de maſſe. Cette quantité ſe connoît par le poids des corps : car j’ai trouvé par des expériences très-éxactes ſur les pendules, que les poids des corps ſont proportionnels à leur maſſe ; je rapporterai ces expériences dans la ſuite.


DÉFINITION II.


La quantité de mouvement eſt le produit de la maſſe par la vîteſſe.


Le mouvement total eſt la ſomme du mouvement de chacune des parties ; ainſi la quantité du mouvement eſt double dans un corps dont la maſſe eſt double, si la vîteſſe reſte la même ; mais ſi on double la vîteſſe, la quantité du mouvement ſera quadruple.


DÉFINITION III.


La force qui réſide dans la matiere (vis inſita) eſt le pouvoir qu’elle a de réſiſter. C’eſt par cette force que tout corps perſévere de lui-même dans ſon état actuel de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite.


Cette force eſt toujours proportionnelle à la quantité de matiere des corps, & elle ne différe de ce qu’on appelle l’inertie de la matiere, que par la maniere de la concevoir : car l’inertie eſt ce qui fait qu’on ne peut changer ſans effort l’état actuel d’un corps, ſoit qu’il se meuve, ſoit qu’il ſoit en repos ; ainſi on peut donner à la force qui réſide dans les corps le nom très-expreſſif de force d’inertie.

Le corps éxerce cette force toutes les fois qu’il s’agit de changer ſon état actuel, & on peut la conſidérer alors ſous deux différens aſpects, ou comme réſiſtante, ou comme impulſive : comme réſiſtante, en tant que le corps s’oppoſe à la force qui tend à lui faire changer d’état ; comme impulſive, en tant que le même corps fait effort pour changer l’état de l’obſtacle qui lui réſiſte.

On attribue communément la réſiſtance aux corps en repos, & la force impulſive à ceux qui ſe meuvent ; mais le mouvement