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administrèrent la Moldavie, Théodore Bals et Nicolas Vogoridès, étaient de simples agents dé l'Autriche et de la Turquie. Le pays lui-même était, en outre, trop peu développé encore pour qu'une conscience nationale toute-puissante fût en état de briser les obstacles et d'imposer des candidats favorables à l'union. Vogoridès, qui était rompu aux pratiqués de la diplomatie, sut s'arranger de manière à avoir une assemblée composée pour la plupart dé ses créatures. En présentant le résultat de ses manœuvres éhontées, il se gardait bien de paraître comme Autrichien ; alors qu'il portait avec ostentation à Jassy un beau fez rouge à gland bleu, il faisait savoir à Paris [1] qu'il était né dans le pays ; à sa naissance son père, Etienne, était caïmacan, ce qui faisait de lui presqu'un prince ; non seulement il avait épousé la fille du poète Conachi, mais il avait hérité de toute sa fortune et de son nom même ; il nourrissait des sympathies spéciales pour la