Page:Imbert - Portraits et Études, 1894.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de quel air inspiré il nous dit cette admirable page. Admirable n’a rien d’excessif ; car Paris est d’une inspiration grandiose. Par malheur, les défaites qui survinrent ne permirent jamais l’exécution du chant triomphal… »

Travailleur acharné, il avait pu traverser la vie, grâce à sa robuste santé, sans misères physiques. Il eut une verte vieillesse et, lorsqu’un accident imprévu (une pleurésie pernicieuse) vint le frapper mortellement, il était encore en pleine force et entrait dans sa soixante-huitième année : ce fut le 8 novembre 1890.

Deuil profond pour ses amis et élèves qui ne pouvaient croire à la disparition subite de celui qui vécut pour ainsi dire de leur vie et leur donna l’exemple de la conscience artistique et du labeur infatigable ! Aussi se pressèrent-ils en foule derrière le char funèbre qui le conduisit à sa dernière demeure[1]. À l’église Sainte-Clotilde, dont il avait été l’éminent organiste, ses obsèques eurent beaucoup d’éclat, grâce au concours de M. Édouard Colonne, qui vint, avec son puissant orchestre, rendre un dernier hommage au musicien, dont il avait fait exécuter plusieurs œuvres au Trocadéro et au Châtelet. Au milieu du sanctuaire entièrement tendu de draperies noires, M. le curé de Sainte-Clotilde tint à célébrer, dans un beau langage, les vertus de l’auteur des Béatitudes. À l’offertoire, M. Mazalbert chanta un Cantabile du maître et le Libera de M. Samuel Rousseau avec Fournets.

Enfin, au cimetière du Grand-Montrouge, Emmanuel Chabrier, au nom de la Société nationale de Musique,

  1. On pourrait citer les noms de MM. Saint-Saëns, Delibes, Lalo, Joncières, Gabriel Fauré, Widor, Vincent-d’Indy, E. Chabrier, C. Benoit, P. de Bréville, E. Chausson, Gabriel Marie, Marty, Vidal, Guilmant,… Mme Augusta Holmès….