Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
LE CONSTRUCTEUR
HILDE
Mais, enfin, vous y descendez bien quelquefois ? Il y fait si bon.
MADAME SOLNESS
Je ne m’y sens plus chez moi. J’ai presque peur d’y aller.
HILDE
D’aller dans votre jardin ?
MADAME SOLNESS
Il me semble qu’il ne m’appartient plus.
HILDE
Pourquoi dites-vous cela ?
MADAME SOLNESS
Non, non, ce n’est plus mon jardin. Ce n’est plus le même que du temps de mon père et de ma mère. Ah ! mademoiselle Wangel, on l’a tellement mutilé, ce jardin. Ce ne sont plus que des morceaux. On y a construit des maisons pour des étrangers, pour des gens que je ne con-