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LE CONSTRUCTEUR

HILDE

Mais, enfin, vous y descendez bien quelquefois ? Il y fait si bon.

MADAME SOLNESS

Je ne m’y sens plus chez moi. J’ai presque peur d’y aller.

HILDE

D’aller dans votre jardin ?

MADAME SOLNESS

Il me semble qu’il ne m’appartient plus.

HILDE

Pourquoi dites-vous cela ?

MADAME SOLNESS

Non, non, ce n’est plus mon jardin. Ce n’est plus le même que du temps de mon père et de ma mère. Ah ! mademoiselle Wangel, on l’a tellement mutilé, ce jardin. Ce ne sont plus que des morceaux. On y a construit des maisons pour des étrangers, pour des gens que je ne con-