Ils m’ont pris mon bien, se le sont partagés entre eux, mon fils, mon enfant unique, le dernier de mon nom ; ils l’ont massacré.
Quant à moi, pendant vingt ans, j’ai vécu en banni par les forêts et les montagnes.
Plus d’une fois on m’a cru mort ; mais je crois pourtant qu’on ne m’enterrera pas avant que je tienne ma vengeance.
Il vous faudra compter de longs jours encore avant cela. Et qu’espérez-vous faire ?
Que sais-je ?
Je ne me suis jamais préoccupe de dresser des plans, j’attends votre aide pour cela. Vous êtes intelligente, vous. Moi, je ne sais me servir que de mes deux bras et de mon épée.
Votre épée est rouillée, Olaf Skaktavl ! elles sont toutes ainsi les épées de Norvège.
Aussi ne lutte-t-on plus que par la parole.
Inger Gyldenlove, vous êtes bien changée, autrefois un cœur viril battait dans votre poitrine de femmes.