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MADAME INGER

Maintenant, je vous ai avertis de mon mieux ; je vous ai dit combien grand est le danger ; mais si vous êtes vraiment aussi décidés que vous le semblez, j’aurais peut-être tort de vous défendre ce que du reste je ne puis empêcher.

ejnar kuk

Ainsi vous consentez ?

madame inger

Vous avez une énergique volonté, écoutez-la.

Si vraiment, comme vous l’affirmez, on vous tracasse, on vous fait souffrir journellement… je ne sais rien moi et je n’en veux rien savoir… Qu’y puis-je faire ?… Une femme seule !

Même, si vous voulez prendre par force la salle des chevaliers… et là se trouvent maintes armes utiles…

N’est-ce pas vous qui, ce soir, êtes les maîtres à Ostraat.

Faites ce que vous voudrez, bonsoir !

(La foule témoigne bruyamment de sa joie. On fait de la lumière et les valets cherchent toutes sortes d’armes dans la salle des chevaliers).
björn
(Saisissant la main de Madame INGER qui se dispose à sortir).

Merci ma noble et grande dame. Moi qui vous ai connue depuis l’enfance, je n’ai jamais douté de vous.

madame inger

Silence Björn ! C’est un jeu dangereux que je joue ce soir.