Page:Ibsen - Madame Inger à Ostraat, trad. Colleville et Zepelin.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
À OSTRAAT

nils lykke

Comment peux-tu douter de moi ? n’es-tu pas, à partir de ce moment, ma fiancée ? Me seras-tu aussi fidèle, Eline ? Ne m’oublieras-tu pas avant notre première rencontre ?

eline

Si je te serai fidèle ? Ai-je donc encore une volonté ? Pourrais-je être infidèle même si je le voulais ? Tu es venu cette nuit, tu as frappé à ma porte… et je t’ai ouvert. Tu m’as parlé. Que m’as-tu dit ? Tu m’as regardée dans les yeux. Quelle est donc cette puissance mystérieuse qui m’a ensorcelée ?

(Elle cache vite sa figure près de l’épaule de Nils LYKKE).

Oh ! ne me regarde pas Nils Lykke, il ne faut plus me regarder !… Fidèle ? dis-tu ? mais tu me possèdes, je suis à toi. Il le faut, pour l’éternité.

nils lykke

Eh bien ! sur mon honneur de chevalier, avant la fin de l’année tu seras dans le château de mes ancêtres comme ma femme légitime.

eline

Pas de serments, Nils Lykke, ne jure rien.

nils lykke

Mais qu’as-tu ? pourquoi si tristement secouer la tête ?