Page:Ibsen - Madame Inger à Ostraat, trad. Colleville et Zepelin.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nils lykke

Eh bien ! peut-être ma sincérité nous a-t-elle déjà à moitié réconciliés. Oui ! j’ai un espoir encore plus hardi. Peut-être viendra-t-il un temps où vous vous souviendrez du Chevalier étranger, sans haine et sans amertume.

Bien, bien, — ne vous méprenez pas sur mes paroles, je ne veux pas dire que cela arrivera immédiatement, dès à présent… mais plus tard.

Et pour vous rendre cela moins difficile… et puisque, déjà, j’ai commencé à vous parler en toute sincérité, laissez-moi alors vous dire…

eline

Monsieur le Chevalier !

nils lykke
(En souriant).

Ah ! je sens que ma lettre vous effraye encore, rassurez-vous, je donnerais ma fortune pour ne pas l’avoir écrite, car, je le déclare sincèrement, sachant que cela ne vous causera aucune peine : — Je ne vous aime pas, je ne vous aimerai jamais.

Donc, soyez parfaitement tranquille, jamais je ne tenterai… Mais qu’avez-vous donc ?

eline

Moi ? rien… rien ! un mot seulement : Pourquoi portez-vous encore ces fleurs ? Qu’en voulez-vous faire ?