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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

DINA. — Oui, mais ça a été une agréable promenade, de ma vie je n’en ai fait d’aussi agréable.

JOHANN. — D’habitude vous ne sortez pas dans la matinée ?

DINA. — Si, avec Olaf.

JOHANN. — Ah !… Vous préféreriez peut-être descendre dans le jardin ?

DINA. — Non, je préfère rester ici.

JOHANN. — Moi aussi. Alors c’est convenu. Tous les matins nous ferons ensemble une grande promenade.

DINA. — Non, monsieur Tonnesen, il vaut mieux y renoncer.

JOHANN. — Pourquoi ? Vous me l’aviez cependant promis ?

DINA. — C’est vrai… mais… après reflexion… il ne faut pas que vous sortiez avec moi.

JOHANN. — Pourquoi cela ?

DINA. — Parce que… Vous êtes étranger, vous ne pouvez pas me comprendre. Mais je vous expliquerai.

JOHANN. — J’écoute.

DINA. — Eh bien, non. Il vaut mieux que je ne vous le dise pas.

JOHANN. — Allons ! Allons ! Avec moi, vous pouvez parler sans crainte. Quoi que ce puisse être.

DINA. — Soit, il faut que je vous le dise… je ne suis pas pareille aux autres jeunes filles ; il y a quelque chose… quelque chose à mon sujet… c’est pour cela que nous devons renoncer à…

JOHANN. — Je n’y comprends rien du tout. Vous n’avez commis aucune mauvaise action ?