MADAME BERNICK. — Oui ; elles avaient beaucoup à faire chez elles.
BERNICK. — Je comprends, et, naturellement, les autres ne sont pas venues non plus ?
MADAME BERNICK. — Alors, elles ont été empêchées.
BERNICK. — Nous aurions pu prévoir cela. Où est Olaf ?
MADAME BERNICK. — Je lui ai permis de sortir un peu avec Dina.
BERNICK. — Hum ! Dina… Cette jeune fille est bien légère… Hier, elle a montré une familiarité avec Johann…
MADAME BERNICK. — Mais, mon cher Richard, Dina ne sait rien.
BERNICK. — Non, Johann aurait dû avoir le tact de ne pas s’occuper d’elle. Si tu avais vu les yeux que roulait Wiegeland !
MADAME BERNICK (posant sa couture sur ses genoux). — Richard, peux-tu t’imaginer enfin ce qu’ils viennent chercher ici, dans leur pays natal ?
BERNICK. — Hum ! Ils ont une ferme là-bas qui marche assez mal. C’est même ainsi qu’ils expliquent la façon modeste dont ils ont voyagé.
MADAME BERNICK. — En effet, ça doit être ça. Mais comment a-t-elle osé venir avec lui, elle ! après votre terrible querelle…
BERNICK. — Ah ! c’est une vieille histoire, n’y pense plus.
MADAME BERNICK. — Est ce que je puis penser à autre chose ? C’est pourtant mon frère… Ce n’est pas à cause de lui… C’est à cause de tous les ennuis que tu en auras… Richard, je suis affreusement inquiète.