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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

MADEMOISELLE MARTHA (poussant un cri involontaire). — Oh !

MADAME BERNICK. — Qu’y a-t-il, Martha ?

MADEMOISELLE MARTHA. — Rien, rien ; j’ai cru…

OLAF (poussant un cri de joie). — Vois ! vois ! Les autres viennent avec les chevaux et les bêtes féroces. Il y a aussi des Américains, et tous les matelots de l’Indian Girl.

(On entend le chant national américain Yankee Doodle avec accompagnement de tambours et de clarinettes.)

HILMAR. — Hou ! hou ! hou !

RORLUND. — Je crois, mesdames, que nous pourrions nous retirer. Ce n’est pas là un spectacle qui nous convienne. Remettons-nous à l’ouvrage.

MADAME BERNICK. — Peut-être ferions nous bien de fermer les rideaux

RORLUND. — Oui, c’est ce que je pensais.

(Les dames s’assoient auprès de la table. Le vicaire ferme la porte du jardin ainsi que les fenêtres et ferme les rideaux. Le salon est plongé dans une demi obscurité.)

OLAF (regardant au dehors). — Maman, la femme du directeur est à la fontaine, elle se lave la figure.

MADAME BERNICK. — Comment ? Sur la place publique ?

MADAME RUMMEL. — Et en plein jour ?

HILMAR. — Ma foi, si je me trouvais dans un voyage d’exploration au milieu d’un désert et si je trouvais une citerne, je ne me ferais pas scrupule de… Oh ! l’horrible clarinette ?

RORLUND. — La police devrait intervenir.

BERNICK. — Il ne faut pas être si sévère avec des