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LES SOUTIENS DE LA SOCIÉTÉ

MADAME LYNGE. — Pas possible !

MADAME RUMMEL. — Si. Lona Hessel est aussi une tache au soleil de leur bonheur familial. Mais, croyez-le bien, madame Lynge, je ne vous ai parlé de tout cela que pour vous mettre sur vos gardes à l’avenir.

MADAME LYNGE. — Soyez sans crainte, je ferai attention. Cette pauvre Dina Dorf ! Elle me fait réellement de la peine.

MADAME RUMMEL. — Bah ! C’est un vrai bonheur pour elle que tout cela soit arrivé. Songez donc qu’elle serait restée entre les mains de ses parents ! Naturellement nous l’avons toutes bien accueillie et nous avons fait le possible pour elle. Mademoiselle Bernick était toute bouleversée de voir qu’elle entrait dans cette maison.

MADAME HOLT. — Du reste, elle a toujours été difficile à diriger. On le comprend, avec de tels exemples… Ce n’est plus du tout comme nos enfants…

MADAME RUMMEL. — Chut ! Voilà qu’elle revient. (Haut.) Dina est vraiment très travailleuse… Oh !… C’est toi, Dina ?


Scène IX

Les Mêmes, DINA

MADAME HOLT. — Comme ton café sent bon, chère Dina ! Une petite tasse, dans la matinée…

MADAME BERNICK (sur l’escalier du perron). — Voulez-vous avoir la bonté, mesdames ?… (Dans l’intervalle madame Bernick et Dina ont aidé la servante à servir